AMERICA LATINA

Ceux qui me connaissent un peu savent à quel point je suis attachée à l'Amérique Latine, et plus particulièrement à deux pays: l'Argentine que j'ai eu la chance de visiter plusieurs fois, et le Chili où j'ai vécu quelques temps. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette exposition qui lui est dédiée à la Fondation Cartier: America Latina 1960-2013 Photographies.


Aparté sur le lieu tout d'abord, La Fondation Cartier, qui pour moi participe au plaisir de la visite. Bâtiment dessiné par l'architecte Jean Nouvel, tout en transparence et en reflets, c'est un espace arboré et aérien qui se prête parfaitement à la rencontre entre l'art et le public.


J'ai été impressionnée par cette exposition, sa force, sa qualité. Véritable plongée dans l'histoire en mouvement du continent Sud-Américain de ces dernières décennies, à travers un mélange de photographies et de textes poignants, on découvre chaque pays, son histoire, ses fractures mais aussi sa force: son peuple. Textes et images se complètent, à travers des médiums divers: photo-offset, sérigraphie, collages, performance et installations.

Instabilité politique, bouleversements économiques, ces pays ont vu se succéder des mouvements révolutionnaires et des régimes militaires répressifs puis plus récemment l'émergence des guérillas et les transitions démocratiques. On ressent la puissance de ces changements, leur violence mais aussi le courage de ces hommes et femmes qui y ont participé, ou les ont subis.

Hum, hum, suite à cette magnifique intro, voici un aperçu de ce voyage en America Latina. J'ai pu prendre quelques photos au péril de ma vie, et surtout au dépend de leurs qualités. Interdites, j'ai eu le droit à "Mademoiselle, je vous le répète les photos sont interdites", Moi "euh non j'écrivais un texxxxxxxto", #zérocrédibilité.

Petit 'comment' sur cette image issue de la série de photos Siesta Argentina qui m'a particulièrement marquée. Argentine, Centre-ville de Buenos Aires dans les années 2000 suite à l’effondrement économique du pays. Les devantures fermées, sentiment de nostalgie, de délabrement en plein cœur d'une crise qui touche toute la société.


 


Pieds et torse nus, l'artiste établit un parallèle entre son corps et la carte du Chili, témoignage de la souffrance sous la dictature de Pinochet.


Certaines photos rendent intacte la phase de néolibéralisme et de consumérisme, qui a touché nombre de ces pays dans les années 90. Elle est à l'origine d'une croissance certes, mais aussi de fortes inégalités sociales que les politiques palliatives ne parviennent pas à résorber.


La violence, et les "disparus" sont aussi un thème largement abordé et poignant. La disparition d'individus est un phénomène récurrent dans l'histoire récente de l'Amérique Latine: celles des opposants politiques comme au Chili entre 1973 et 1990, ou en Argentine entre 1976 et 1983. Elle est aussi une pratique courante dans les conflits entre organisations criminelles. #minuteculturelle

 
No Fue nunca lo sabremos - Oscar Bony Argentine

En conclusion, vous l'aurez compris je vous conseille très vivement cette exposition, qui bouleverse, fait voyager, et donne à la fois une belle leçon d'histoire et de courage. Pour ceux qui ont trouvé que l'article était trop long, trop cours d'histoire Tapez 1, pour les autres Tapez 2...Perso je tape 1, mais comme ça me passionne j'assume!














AMERICA LATINA
1960-2013 Photographies
Fondation Cartier
261 Bd Raspail, Paris 14ème
Du 19 Novembre 2013 > 6 Avril 2014

A très vite, et on se quitte avec une chanson que j'adore, dans le thème...(on ne parle pas du look de la chanteuse, non pas aujourd'hui:)).

No dudaria - Rosario Flores

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